Comment inclure les personnes BI/PAN dans les espaces LGBTQIA+ ?

..et pourquoi c’est absolument vital

Aujourd’hui, l’immense majorité des espaces queers n’est pas safe pour les personnes bi/pan. Entre autocensure, remise en question de leur légitimité quand elles sont en couple d’apparence hétéro, questionnements sur leur historique sexuel ou affectif ou encore invisibilisation d’une partie de leur identité si elles sont en couple avec une personne du même genre, les personnes bies et pan le disent régulièrement : elles ont peur de mettre les pieds dans des lieux LGBT+.

Pourtant, elles représentent la majorité de la communauté LGBT+. Plusieurs études montrent que les personnes bies et pan représentent entre 50 et 60% de la communauté LGBT+. Une personne queer a donc statistiquement plus de chances d’être bie ou pan que d’être lesbienne ou gay. Et le chiffre est en hausse chez les millenials et la gen Z.

Les personnes bies et pan ont plus de problèmes de santé mentale que les hétéros, les gays et les lesbiennes. Pourquoi ?

  • Elles souffrent de double discrimination : biphobie de la part des hétéros et dans la communauté queer.
  • Elles on moins tendance à être out au travail ou avec leur famille. Et moins on est out, plus notre santé mentale souffre.
  • Elles sont isolées : alors qu’elles sont discriminées pour leur sexualité, elles sont souvent moins intégrées et soutenues par les communautés queer.
  • Elles souffrent de biphobie intériorisée et ont plus de mal à affirmer leur identité.

Alors, on fait quoi ?

Déjà, on arrête de partir du principe que si un lieu se dit queer, féministe, safe et inclusif, les personnes bi/pan s’y sentiront safe.Si un lieu ne fait rien pour s’adresser spécifiquement aux personnes bi/pan, elles ne se sentiront pas accueillies ou concernées, ou elles auront peur de recevoir des remarques biphobes.

Alors, on sort les drapeaux bi et pan et on les affiche fièrement dans nos bars, nos librairies, nos lieux associatifs. On écrit “lesb!ennes et bies” ou lesBlennes ou “gays et bis” dans nos descriptions d’évènements.

Quelques exemples d’inclusivité qui font chaud à nos petits cœurs de bi·es : les compte coucou les goudous et Lesbiches !

On recrute des bi·es aux commandes de nos orgas, lieux et collectifs LGBT+ et on fait en sorte qu’iels puissent être out et visibles en tant que bi·es. On part du principe qu’il y a toujours des personnes bi/pan parmi nous. Si vous faites partie d’un groupe de lesBlennes et qu’il n’y a aucune personne qui se dit bisexuelle, ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas. C’est parce qu’iels ne se sentent pas safe de vous le dire.

On soutient les initiatives créées par les personnes bies pour les personnes bies, comme bi/pan Paris qui organise des groupes de parole mensuels pour les personnes bi, pan et en questionnement. On leur donne de la visibilité. On les partage pour que ce soit clair auprès de nos proches et de nos communautés : ici, pas de biphobie.

Sources :

Sur la proportion de personnes bi+ au sein de la communauté LGBT+ : https://news.gallup.com/poll/470708/lgbt-identification-steady.aspx

Sur la santé mentale des bi·es : “Bi: The Hidden Culture, History, and Science of Bisexuality” par Julia Shaw, 2022